DU PROJET D’ASSIGNATION RENDU PUBLIC suite 2 /3

Publié le par Socrate

2.      UN CONTRE-SENS FLAGRANT.

 

Le projet d’assignation essaie vainement d’orienter le Tribunal dans une direction exactement contraire aux buts poursuivis par FMR. Il contient des contradictions, des affirmations inexactes et l’aveu de l’intention véritable de ses auteurs.

 

1.      La première inexactitude, bien entendu volontaire, est révélatrice. En page 3, sous l’article 1.4, le texte de l’exposé des faits vise  : « … un groupe de membres de la GLNF de la région du Val de Loire … des blogs …regroupant des membres de la GLNF d’autres régions de France. » In fine, sous l’article 11, la cible FMR apparaît comme : « exclusivement constituée d’anciens membres de la GLNF. » A quelques lignes d’intervalle, sont évoqués des « membres » puis « exclusivement d’anciens membres. » Eclairons le débat : les anciens membres ne sont anciens que parce qu’ils ont été radiés à l’issue de procédures expéditives et contestables. Mais le TRGM ne peut ignorer que les membres actifs de la GLNF ont adhéré en masse à FMR. Le procédé vise, bien entendu, à discréditer les «  membres contestataires » et à les placer en dehors de la GLNF pour mieux accréditer les reproches qui leur sont faits et servir de base à la thèse fumeuse de la concurrence déloyale. Cette ficelle ne trompera personne.

 

2.      La deuxième tentative de discrédit consiste à reprocher aux Maçons d’avoir créé une structure extérieure pour porter leurs idées. On ne voit pas bien ce que cette manière de faire aurait d’illégitime. Dans les statuts de la GLNF, il est indiqué que l’Association comportant un grand nombre de membres, il est institué un système de représentation aux assemblées générales. FMR n’est pas autre chose qu’un système de représentation.

 

3.      Ni principes anciens ni textes actuels n’interdisent à un Maçon d’appartenir à FMR. Et comment faire grief aux « contestataires » de se défendre à l’avance contre d’éventuelles sanctions lorsqu’on connait les pratiques, maintes fois réitérées, d’exclusion systématique de tout Frère qui se permet de ne pas être aveuglément d’accord avec le Grand Maître ? Le texte du projet d’assignation se veut lui-même menaçant de ce point de vue lorsque sont évoqués en page 14 sous le n° 44 « les risques juridiques qu’ils (les contestataires) qu’ils encouraient à rejoindre la contestation engagée par FMR. » Quels risques juridiques ? Devant quelle justice ? En application de quelle loi ?

 

4.      On oubliera donc ces questions purement formelles qui ne sont que mauvaise foi et instruments de diversion. Pour l’essentiel, le projet d’assignation reproche à FMR d’avoir pour seul objet de déstabiliser, de désorganiser, de dénigrer et de parasiter la GLNF. A l’appui de cette thèse saugrenue, sont cités des éléments de doctrine et de jurisprudence concernant la concurrence déloyale.

 

L’objet de FMR est beaucoup plus simple :

 

·         Le Grand Maître actuel et son équipe entendent modifier profondément le fonctionnement traditionnel de la GLNF et les rapports directs ou indirects que l’institution entretient avec la société civile.

 

·         Le Grand Maître actuel entend se poser en puissance qui compte dans la sphère publique.

 

·         Il ne supporte pas la contradiction de la part de ses Frères, qu’il considère comme des esclaves intellectuels qui n’ont rien à dire dès lors que le Guide spirituel a parlé.

 

·         Des Maçons nombreux se sont levés pour exprimer leur désaccord.

 

Pour illustrer le propos, deux citations s’imposent. Paroles de Grands Maîtres, à vingt ans d’intervalle.

« En ces temps de troubles, les tumultes extérieurs sont si forts, et ses moyens médiatiques si puissants, que l’intellectualisme vaniteux prend sournoisement le pas sur l’intelligence du cœur. Les parvis du Temple demeurent le forum des raisonneurs.  De même, je prétends que les bienfaits de l’initiation ne peuvent s’accomplir en dehors du silence intérieur des intéressés, rejetant toute vulgarité ou extravagance d’esprit ou de pensée. » (TRGM Jean Mons, ACTUALITES n°31, Janvier Février 1989)

 

« Par conséquent, et pour faire vivre nos valeurs, nous devrons être présents dans l’espace sociétal. Nous ne pouvons pas ne pas apporter une contribution active aux questions que la Société se pose. » ( TRGM François Stifani, Lettre à tous les Frères, Janvier 2010).

 

Point n’est besoin d’un long commentaire. Il y a vingt ans, le Grand Maître recommandait le respect de la Règle en douze points. Le Grand Maître actuel veut « redéfinir, recomposer et des changements d’orientation» contre la Règle en douze points. Il suffit de consulter le projet d’assignation lui-même, le principe premier de FMR est le retour à la régularité et à la tradition par le respect absolu de la Règle en douze points.

 

Ce n’est pas là déstabiliser la GLNF. La véritable entreprise de déstabilisation, c’est la nouvelle orientation et l’ouverture sur les problèmes sociétaux, les questions religieuses, le soutien d’une doctrine politique.

 

5.      La notion de concurrence déloyale intervient dans le débat comme un cheveu sur la soupe ! On vient d’examiner la véritable question de fond : de sa seule initiative, un Maçon veut changer les règles de la Franc-maçonnerie régulière. Une majorité s’y oppose. Elle entend redresser la marche intérieure de l’Ordre. Autrement dit, s’opposer au nouveau cap fixé de manière unilatérale et autoritaire par le Grand Timonier.

 

Cette constatation suffit à écarter du débat toute la partie du projet d’assignation qui concerne la « concurrence déloyale. » Car, dans notre civilisation, il est parfaitement inepte de parler de concurrence ou de déloyauté à l’égard de qui exprime une opinion différente de la votre. Or, cette notion sous-tend tout le raisonnement de l’auteur de l’assignation.

 

C’est dire que l’assignation est sans valeur. On ajoutera trois remarques :

 

·         La concurrence déloyale est un concept juridique qui s’applique exclusivement dans le monde économique et professionnel. Ce concept est par essence totalement inapplicable à la GLNF qui n’évolue pas dans le monde des affaires mais dans celui de l’esprit. Il est regrettable qu’il faille le rappeler ici mais peut-être que le bandeau est toujours sur les yeux des auteurs de l’assignation. A toutes fins utiles, on remarque que la jurisprudence citée émane de la Chambre commerciale de la Cour de Cassation et que les éléments de doctrine visent un agent économique. Il ne s’agit évidemment pas du même monde que celui dans lequel agit FMR.

 

·         Le projet d’assignation contient en lui-même l’aveu de la portée véritable de l’action qu’il se propose d’initier. En page 4, sous le n°10, il est fait mention « du combat engagé à l’encontre de la GLNF et de sa direction actuelle. » C’est la seule préoccupation qui compte. Il ne s’agit pas de défendre une institution mais une nomenklatura qui refuse tout débat d’idées et entend interdire la liberté de penser et de manifester la pensée aux membres de la GLNF.

 

·         Interdire d’exprimer un avis sur le sens des votes est une prétention démesurée, une insulte à la tradition des Maçons qui ont tant fait pour que triomphe la liberté d’opinion, depuis Montesquieu, déjà cité, jusqu’à la Déclaration universelle des Droits de l’homme. C’est prendre les Frères pour des imbéciles. C’est les mépriser. Et c’est mépriser le Tribunal. Croit-on sérieusement que la justice peut décider d’interdire un avis sur le sens d’un vote dans une association ? Il faut savoir raison garder. On ajoutera que, s’il s’agissait de défendre des idées, il suffirait de demander la condamnation symbolique en usage. Le montant des demandes financières de l’auteur de l’assignation en dit long sur sa nature profonde : il s’agit de « taper au portefeuille », le seul domaine qui importe…

 

 

L’auteur de l’assignation ne sait pas comment « accrocher » les innombrables Frères qui contestent sa politique. Il construit donc une théorie grandiloquente à base d’outils qui lui sont familiers mais qui sont totalement inadaptés à la construction du Temple.

 

Le Tribunal reconnaîtra le véritable but de FMR et écartera la thèse de la concurrence déloyale.

 

Voir suite et fin 3 / 3

 

Solon

Membre du Cercle Socrate

 

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F
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Je ne sais pas si c'est trop tard pour apporter des suggestions...<br /> La jurisprudence citée par l'assignation emane effectivement de la chambre commerciale et concerne des associations, centres de gestion agréés, qui interviennent dans le domaine economique en<br /> concurrencant les experts comptables.<br /> Il apparait que la jurisprudence citée ne concerne d'ailleurs que des problemes venant du debauchage de salariés d'une association vers des concurrents.<br /> En l'espèce, la GLNF n'invoque pas ce grief. Aucun brillant salarié de la GLNF n'a été débauché.<br /> La jurisprudence est donc mal adaptée. L'appliquer au cas présent sans discernement reviendrait à un amalgame grossier.<br /> <br /> Sur le fond, compte tenu des moyens invoqués, il apparait que la GLNF instrumentalise la Justice pour faire taire une opposition interne. Je crois que cela doit etre souligné au tribunal afin de<br /> bien situer le débat. J'en veux pour preuve eclatante le calcul sidérant du préjudice invoqué qui s'il était retenu ouvrirait des conflits généralisés dans le monde associatif, chacun valorisant<br /> ses sociétaires comme des clients (donc du chiffre d'affaires).<br /> <br /> Pouvez vous preciser quel est l'avocat signataire de l'assignation.<br /> S'agit il du nommé BALOUP qui s'est commis dans un article de defense du Chef Stifani sur le blog officiel ?<br /> <br /> Bien fraternellement<br /> <br /> <br />
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