Lettre ouverte d’un jeune Maître aux Frères de la GLNF
Un jeune Maître de La Province de La Grande Couronne, nouveau sur ce blog, a souhaité écrire aux Frères de tous bords de la GLNF.
Socrate
Mes Frères,
Je ne suis qu’un jeune Maître qui en a assez de la situation actuelle et qui aimerait pouvoir continuer à travailler dans le sacré tout en œuvrant sur un plan associatif profane pour essayer de reconstruire une structure administrative correcte pour héberger nos travaux.
1 - Bien que maçonnique et profane soient indéniablement en relation, il me semble qu’un grand nombre d’entre nous, ainsi que du côté des étages à Pisan, ont un peu trop tendance à confondre et mélanger le maçonnique et le profane. Il faut faire la part des choses et adopter une approche méthodique en cherchant systématiquement à apporter une réponse d’une part sur le plan maçonnique et d’autre part sur le plan associatif profane et ensuite, et seulement ensuite, chercher à concilier les deux.
Nous avons tous un peu oublié que nous sommes Frères, à commencer par nos instances dirigeantes.
Par exemple, il y a un débat d’ordre profane sur les cotisations. Faut-il les payer en l’absence d’approbation des comptes et du budget en AG ? Faut-il payer la contribution exceptionnelle ? Nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus mais cela doit il pour autant perturber notre travail maçonnique ?
Lorsque je vais aux Etats Unis et que je visite un temple maçonnique, j’ai beau ne pas avoir mes décors, ni une vêture adaptée, les FF américains m’invitent systématiquement à venir assister à leur Tenue sans me demander si je suis à jour de cotisation.
C’est aussi ce que fait la GLdF aujourd’hui en proposant à des FF qui ne peuvent plus se réunir à Pisan de venir faire leur Tenues dans ses locaux, sans demander d’adhésion en contrepartie.
Comment notre maison peut-elle parler de pillage du matériel des Loges alors que si elle regardait avec un œil fraternel, elle comprendrait que les Frères qui n’ont plus accès aux temples cherchent à continuer à se réunir ailleurs, si possible avec le matériel qu’ils ont utilisé jusque là.
Ainsi , comment se peut il que notre propre maison, sous prétexte d’un débat profane qui n’est pas tranché, nous refuse l’entrée du Temple ?
N’y a-t-il pas là confusion évidente des genres entre le profane et le maçonnique ?
Sur un plan associatif, bien que rien d’illégal n’ait été pour le moment mis en évidence de façon indiscutable, la GLNF gagnerait à apporter beaucoup plus de clarté dans sa structure, son budget, ses flux financiers et sa gouvernance.
Cela nécessite entre autres une mise à plat de l’organisation juridique et une refonte complète. Il faut comprendre que dans les entreprises, il y a souvent des organisations complexes qui sont le fruit de l’histoire des groupes (fusions, acquisitions, …) ou d’optimisations fiscales et qu’il n’est pas toujours judicieux de simplifier ce type d’organisation en raison des coûts que représenterait ce travail au regard des bénéfices attendus. Dans le cas de la GLNF, c’est différent car si les sociétaires souhaitent de la clarté, ils sont en droit de voter un budget pour dépenser l’argent nécessaire à cette clarification. L’allocation des ressources à des postes tels que voyages, systèmes informatiques, sociétés de gardiennage et autres doit passer par un processus budgétaire et des procédures d’engagement de dépenses. La mise en place de procédures de contrôle interne doit être un garant du bon fonctionnement de la structure.
2 - La communication et le manque de communication dans toute cette crise est un problème clé.
Il faudrait pour commencer que les instances de la GLNF reconnaissent officiellement le problème. J’en ai assez de lire des Brèves qui présentent une situation où tout va bien et tout est rentré dans l’ordre à part quelque dizaines d’agitateurs alors que je ne vois autour de moi que des Frères en souffrance, qu’ils soient d’un bord ou de l’autre. J’en ai également assez d’entendre parler de complot du Suprême Conseil pour la France du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Je suis pour ma part au rite Emulation tout en pratiquant les hauts grades du REAA et je peux vous dire que les deux rites sont extraordinairement complémentaires.
Alors arrêtons d’un coté de pointer du doigt l’Arche Royale et de l’autre le REAA. J’en ai assez de lire un certain nombre de blogs qui manquent de respect pour les Frères et qui oublient souvent nos quatre valeurs cardinales qui sont Tolérance, Force d’Ame, Prudence et Justice.
Le travail qui nous attend mes FF est la reconstruction de notre obédience régulière et reconnue. Ce travail doit passer par une bonne communication entre les parties, accepter que les différents points de vue s’expriment.
De notre côté, nous devons éviter la chasse aux sorcières et éviter de pointer du doigt les différents officiers provinciaux qui bien souvent se contentent de continuer à faire fonctionner l’institution en accomplissant un travail important et nécessaire.
De l’autre côté, il faut faire le constat qu’il faut rénover l’institution et admettre que cela doit se faire à travers un débat où chacun puisse s’exprimer librement sans crainte de sanctions et d’exclusion pour avoir osé exprimer un point de vue divergent. Le prétexte de certaines exclusions a été le fait que des Frères ont rompu les obligations d’allégeance prêtées. Il faudrait peut-être que nos instances dirigeantes clarifient que ces obligations ne sauraient s’appliquer au débat d’ordre profane qui est un passage nécessaire pour refondre notre institution.
Enfin, certains Frères semblent considérer ces temps-ci que l’exclusion est la plus haute distinction qui pourrait leur être attribuée et multiplient les provocations pour en arriver là. Ce n’est pas non plus une bonne attitude et cela ne peut produire que l’interruption du dialogue qui est plus que jamais nécessaire.
3 – Concernant F. Stifani, il a démissionné de sa fonction de président et il prétend être toujours Grand Maître. Je ne suis pas un expert en règlements maçonniques mais il me semble que toutes ses actions présentes ne sont pas en ligne avec uniquement les prérogatives d’un grand maître mais bien avec celles d’un président.
Il n’est pas si facile de dissocier les 2 rôles et sa démission de président aurait du conduire a sa démission du poste de grand maître.
La question que je me pose est pourquoi a-t-il démissionné ?
Est-ce parce qu’il a entamé une démarche qu’il a interrompue avant de démissionner également de ses fonctions de Grand Maître ?
Est-ce parce qu’il a voulu se soustraire à l’action de la justice et à ses responsabilités de président de l’association ?
Si F. Stifani se considère comme innocent et victime d’un complot, il préserverait ce qui reste de la GLNF en démissionnant avant de s’attacher à démontrer son innocence.
En conclusion, dans une démarche de tentative de dialogue, voici les quelques points que je propose aux Frères de tous bords :
- D’abord nous considérer comme Frères plutôt que comme membres d’une association,
- Reconnaître l’existence des problèmes pour admettre l’urgence qu’appelle la situation,
- Rendre l’accès aux temples indépendamment du règlement de la contribution exceptionnelle,
- Cesser toute forme de violence, vigiles ou démonstrations d’opposition musclées,
- Cesser les provocations de part et d’autre,
- Cesser de faire feu de tout bois comme dans certains blogs,
- Cesser les exclusions liées à des désaccords sur l’organisation de l’obédience,
- Autoriser chacun à exprimer son point de vue sans risque de représailles,
- Cesser de crier au complot (Suprême Conseil pour la France).
Si nous ne sommes pas capables de faire cela de part et d’autre, alors il faudra en venir au constat qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir.
Si nous seuls, les opposants, sommes capables de nous conduire en Maçons et d’appliquer nos valeurs cardinales, alors ce n’est qu’une question de temps et il faut garder courage et patience.
Zerbal
Ne baissez pas les bras, ne laissez rien passer et assignez systématiquement en justice.